Coup de pouce - COMMENT BIEN COUPER SON TISSU
Cet article est né à la suite d’un appel en détresse de la part de ma sœur un dimanche soir. Alors qu’elle s’apprêtait à coudre le modèle Jacques elle constata que toutes ses pièces étaient coupées dans le même sens (que des côtés gauches). Elle réalisa alors qu’en positionnant ses patrons dans des chutes de tissus elle n’avait pas coupé en symétrie.
Elle recommença donc les pièces erronées dans le reste du tissu et cette fois-ci, s’aperçut que, bien que le patron soit dans le bon sens, ses motifs eux étaient à l’envers. Dépitée, elle composa mon numéro pour m’appeler à la rescousse et en sœur bienveillante que je suis, je lui livrais toutes mes astuces.
Deux heures plus tard le boxer était terminé.
Dans cette histoire, les erreurs commises par ma sœur n’ont aucune conséquence puisqu’elle avait encore assez de tissu pour recouper les pièces mais passer autant de temps sur la simple coupe l’a un peu découragée pour la suite de la fabrication du modèle.
Dans cet article je vais vous livrer quelques astuces pour la coupe de vos modèles que vous pourrez appliquer pour chaque création.
Reconnaitre ses patrons
Tout d’abord, la première étape lorsque vous vous attelez à la découpe d’un nouveau modèle est de reconnaitre les pièces que vous avez dans les mains. Si vous ne comprenez pas un minimum le patron vous aurez du mal à savoir comment le couper, puis le coudre etc…
Pour cela les marques de patron n’hésitent pas à répertorier les pièces de leurs patrons sur les livrets pour que vous puissiez savoir si vous avez tous les morceaux. C’est très utile lorsque vous avez 15 pièces à couper et que certaines sont toutes petites.
De plus, chaque patron possède son descriptif qui vous donne les indications nécessaires :
Son nom
Sa désignation
Le nombre de coupe
Sa ou ses tailles
Le droit-fil ou DF
Les crans, s’il y en a
Toutes ces informations sont essentielles pour la coupe de votre modèle et il est nécessaire de les connaitre.
Une fois que vous avez découpé ou décalqué les pièces, vous pouvez réunir entre elles toutes les pièces « A couper deux fois », celles « A couper une fois » et celles « A couper au pli ». En fonction des besoins, vous aurez un ou plusieurs petits tas. Si vous le souhaitez, vous pouvez aller jusqu’à ajouter un petit coup de Stabilo sur les pièces en minorité.
Par exemple, je surligne toutes les pièces à couper au pli afin de ne jamais me tromper. Si lors de la coupe je m’aperçois qu’un patron surligné n’est pas le long d’un pli, pour cause de distraction, cela me permet de le visualiser et de modifier.
Parfois, en cherchant à vouloir faire rentrer toutes les pièces sur le tissu on oublie leur nombre de coupe ou leurs impératifs.
De plus, en discutant avec ma sœur, celle-ci m’a confessé qu’elle était incapable de distinguer immédiatement le haut, du bas du patron. Lorsque l’on n’est pas familier d’un modèle il est vrai que cela peut sembler être du charabia.
Je lui ai donc donné ces astuces pour distinguer le haut, du bas d’un patron :
Le nom, la désignation et autres écritures sont toujours écrits dans le sens de lecture du patron, c’est-à-dire le haut au-dessus et le bas au-dessous. Certaines formes de patron ou le manque de place peuvent amener les créateurs à pencher le texte. Mais ce sont des exceptions.
Le droit fil, peut parfois être un guide pour l’orientation du patron. Le DF est parallèle à votre colonne vertébrale et sa flèche pointe vers le sol. Si vous avez un doute, vous pouvez vous référer à la flèche. S’il s’agit juste d’un trait, c’est raté !
Le livret ou les indications, sont souvent bons conseillers. En effet, les dessins, schémas ou photos vous montrent bien souvent le sens du patron en lien avec le sens du modèle.
Pour finir, je vous livrerai mon ultime astuce lorsque vous avez du mal à retenir le haut et le bas du patron, vous pouvez de même que pour le nombre de pièces, effectuer un petit trait de couleur sur tous les hauts de vos patrons. Cela vous permettra une fois positionnés sur le tissu de ne pas vous tromper.
Sachez que de nombreuses modélistes utilisent les patrons pour annoter des informations sur le modèle ou la pièce en question. Pour ma part, j’écris toujours les petites erreurs à éviter pour la prochaine réalisation, les modifications effectuées en cours ou celles que je devrais apporter la prochaine fois. Cela me permet de ne pas réitérer les mêmes erreurs lorsque je couds un modèle avec 4 mois d’intervalle.
Le patron est comme un mémo pour le cerveau !
La coupe sur tissu à motifs pêle-mêle ou uni
Maintenant que nous avons identifié les patrons nous avons réalisé 95% du travail. C’est en effet la tâche la plus ardue mais qui nous facilite le démarrage.
Admettons que j’ai acheté ce tissu pour réaliser mon boxer Jacques. Je ne l’ai pas acheté par hasard, je sais que je ne vais pas avoir beaucoup de difficulté de placement sur la matière car les motifs sont aléatoires et se lisent dans n’importe quel sens.
Lorsque je vais placer mes patrons sur le tissu, je vais penser aux pièces à couper au pli. En l’occurrence dans mon exemple je n’en ai qu’une, le dos. Celle à couper deux fois, le côté devant, et celle à couper quatre fois qui doivent être impérativement symétriques.
Je plie mon tissu en deux de la droite vers la gauche ou inversement pour avoir un pli bien parallèle à mon droit fil. Je dispose mes pièces sans trop me préoccuper du haut et du bas, mes seuls impératifs sont :
Avoir le droit fil parallèle à la lisière du tissu
Couper au pli pour le dos
Couper 2 fois en deux exemplaires la banane devant